Mardi 1er Mars
20h30

Auditorium CRD
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

MUSIC 4 A WHILE

music 4 a while
photo André Henrot

Muriel Bruno : chant
Johan Dupont : piano
André Klenes : contrebasse
Martin Lauwers : violon
Jean-François Foliez : clarinette

tarif plein : 14 € , adhérents CAJ : 11 € , étudiants, demandeurs d'emploi : 7 €

Réservations :
Office du Tourisme de Charleville-Mézières,
Place Ducale Tel : 03 24 55 69 90

le site de Music 4 a While ;

voir présentation vidéo :


photo André Henrot
Music 
4 
a 
While 
en 
concert...

...
Et 
Monteverdi 
reverdit 
!



"Des
 airs
 de
 musique
 ancienne
 qui
 sonnent
 comme
 des
 standards
 de
 jazz
 :
 ce
 pourrait 
être
 un
 concept...
 c’est
 une
 révélation.
 On
 s’était
 habitué
 à
 honorer
 Purcell,
 Dowland,
 Monteverdi
 comme
 des
 maîtres,
 à
 les
 servir
 et
 à
 leur
 rendre
 hommage.
 Et
 voilà
 que,
 bouillonnant
 de
 talent
 et
 d’irrévérence,
 portés
 par
 une
 jubilation
 crâne,
 les
 cinq
 musiciens 
de
 Music 
4 
a 
While 
leur 
rendent 
tout
 simplement
 la 
vie.

Voir
 le
 groupe
 en
 concert
 suffit
 à
 se
 convaincre
 qu’on
 assiste
 à
 une
 résurrection.
 La
 Magie 
opère 
dans 
des 
salles 
confidentielles 
ou 
sur 
des 
scènes 
prestigieuses, 
devant 
un
 public
 profane
 ou
 auprès
 des
 connaisseurs...
 Et
 quand
 les
 jazzmen
 les
 plus
 pointus,
 épatés
 et
 ravis,
 marquent
 la
 mesure
 sur
 une
 tarentelle
 traditionnelle,
 ou
 sur
 une
 musique
 de 
cour 
de 
Gabriel 
Bataille 
( écrite 
pour 
Louis
XIII
 ! ), 
puis 
retiennent 
leur
 souffle
 lors 
du
 Flow 
My
 Tears
de 
Dowland, “premier 
blues 
de 
l’histoire”, 
on
 se 
dit
 que
 oui,
 en
 effet, 
il
 se 
passe
 vraiment
 quelque 
chose.

L’aventure
 commence
 à
 Liège,
 en
 Belgique,
 par
 la
 rencontre
 d’un
 pianiste
 prodige
 et
 d’une
 soprano
 à
 la
 voix
 hors
 norme,
 Johan 
Dupont
 et
 Muriel 
Bruno 
:
 deux
 natures
 intuitives, 
dotées 
d’une 
sensibilité, 
d’un 
souffle
 et 
d’une 
folie 
qui
 se 
répondent.
 Ils 
aiment
 ce 
répertoire, 
ils 
le 
jouent.

André 
Klenes, 
maître‐contrebassiste, 
les 
rejoint 
rapidement.
 Ce
 samouraï
 de
 l’archet
 met
 toute
 sa
 rigueur,
 toute
 son
 expérience
 et
 toute
 sa
 classe
 dans 
la 
balance.
 Deux 
garnements 
hyperdoués 
viennent 
compléter
 la 
petite 
bande : 
à
 la
 clarinette,
 esprit
 de
 l’air
 fougueux
 et
 infatigable,
 Jean­François 
Folliez
 ;
 au
 violon,
 ragazzo 
tout 
en 
élégance 
et 
panache,
 Joachim 
Iannello.

Ces
 cinq‐là
 sont
 aux
 anges.
 Ils
 jubilent
 de
 s’être
 trouvés...
 et
 de
 semer
 ensemble
 le
 trouble 
et 
la 
joie 
de
 vivre.
 D’un 
set 
à 
l’autre, 
le 
temps 
passe 
vite,
 très 
vite. 
En 
maîtresse
 de
 cérémonie
 sensuelle
 et
 facétieuse,
 Muriel
 Bruno
 faufile
 souverainement
 sa
 voix
 boisée 
entre 
les 
notes 
de 
ses 
comparses.
 De 
la 
dentelle ! 
Et 
par
 un
 petit 
miracle 
d’écoute
 et 
d’équilibre, le 
talent 
de 
chacun 
trouve 
pleinement
 sa 
place
 et 
son 
rayonnement.
 Portés
 par
 un
 même
 élan,
 gorgés
 de
 la
 même
 sève,
 les
 cinq
 musiciens
 accomplissent
 l’authentique 
célébration 
d’une 
musique 
rendue 
à
 son 
état 
naturel. 
On 
respire, 
on 
rit, 
on
 s’émerveille... 

Que 
du 
bonheur
!"

Steve 
Bottacin- BE Décembre 2013


" ... On est frappé par l’interprétation très volontariste et par l’engagement perceptible de la chanteuse lyrique Muriel Bruno. Il est incontestable que ces artistes ne se contentent pas de maitriser leur art, ils y donnent du cœur ! L’interprétation des pièces du répertoire est autant rigoureuse qu’est libre l‘improvisation qui suit l’exposé du thèmes des pièces. La présence du piano surprend et apporte une couleur contemporaine car il convient de rappeler que l’instrument était absent de la musique ancienne, l’usage du piano moderne datant de la fin de XIX ème siècle. (...) Les mélomanes habitués aux interprétations conventionnelles de Monteverdi et Purcell vont peut-être tomber de leurs chaises, mais cette initiative-là est habitée par une belle intention : celle de redonner vie à un répertoire. Plus que la volonté de faire tomber de symboliques frontières stylistiques, on retiendra que le talent instrumental de ces artistes s’efface finalement derrière une interprétation enthousiasmante, parfois festive et réellement communicative."
lire l'article complet paru dans" La République du Son" ( 08/01/2016)

"Tout musicien, après un processus d’apprentissage, par la tradition orale ou via un cursus classique, en académie et au sein d’un conservatoire, devient interprète, parfois arrangeur, compositeur ou même improvisateur. Le musicien apprend, imite et accède ensuite, par la maturité, au stade de la création qui donnera naissance à un style particulier, à une sonorité propre.

L’origine de « Music 4 A While »,  un concept au carrefour des musiques anciennes et de l’esprit du jazz, remonte à Johan Dupont, un jeune pianiste (1984), formé au Conservatoire Royal de Liège, et dont le tempérament s’est forgé par la pratique intense du piano-bar et de concerts improvisés dans les estaminets du Pays de Liège, sans oublier les sonorités du piano, dans l’appartement familial, joué quotidiennement par le père, Marc Dupont, ancienne figure du monde musical liégeois.  Autrement dit, la musique populaire, Johan Dupont la pratique, la vit, et depuis longtemps !

On ne s’étonnera donc pas qu’un répertoire qui convoque les compositeurs européens des XVIe et XVIIe siècles s’est présenté sur son chemin . En effet, en ce temps-là, « mon bon monsieur », les musiciens ne se contentaient pas d’interpréter, mais on attendait d’eux qu’ils apportent une touche personnelle, en improvisant sur la mélodie, sur le rythme, au travers de toccata, fantasia ou prélude, pour n’évoquer que quelques codes de l’époque.  Voici plusieurs siècles déjà, la musique écrite s’enrichissait d’improvisations, cette forme de composition dans l’instant, et bien au-delà de la simple ornementation, parfois même jusqu’à la dissonance, comme dans la pratique de l’appogiatura. Bref, les similitudes entre l’esprit du Baroque et celui du jazz ne manquent pas, ce qui, selon certains musicologues hardis, place Johan Sebastian Bach parmi les plus grands improvisateurs de l’histoire de la musique. Ah, si les techniques de reproduction de la musique avaient existé en ce temps-là…

Revenons à Johan Dupont, qui n’est pas juste un pianiste ou encore un premier prix de piano de plus.  Il est inclassable, et passe ainsi, en une semaine, de Big Noise, une formation populaire qui s’inscrit dans la tradition du jazz New Orleans aux nombreux concerts improvisés, dans lesquels il revisite Gainsbourg, Wagner ou encore Duke Ellington, mais toujours avec la « touche Dupont », cette troisième oreille qui lui permet d’interpréter My Funny Valentine avec un glissando à la Chopin, en forme de coda ! En 2012, Johan Dupont rencontre la soprano Muriel Bruno, désireuse de s’encanailler avec lui sur les rives de la note bleue. Dès le premier rendez-vous,  une passion commune se révèle, la musique de John Dowland, luthiste et compositeur anglais du XVIe siècle. On se souviendra ici du remarquable travail réalisé en 2006 par Sting, sur l’album « Songs of the Labyrinth » enregistré pour le label mythique Deutsche Grammophon.  Très vite, au croisement des univers du pianiste et de la soprano, on va trouver le troisième larron, le contrebassiste André Klenes, de formation classique, mais rapidement contaminé par le virus du jazz. En effet, des mises en musique de Rimbaud et de Prévert, au jazz mâtiné de tango, sans oublier les nombreuses collaborations en musiques contemporaines et en chansons françaises, André Klenes ne pouvait pas ne pas participer à l’aventure de Music 4 A While. 

Autour de ce noyau, la relecture contemporaine de Dowland, Monteverdi, Purcell ou encore Bataille pouvait commencer. Johan Dupont s’est donc mis au travail,  et d’arrangements en arrangements, de répétitions en concerts « try out », il va compléter le trio par deux complices de son premier cercle, le violoniste Joachim Iannello – retenez bien ce nom ! – et le clarinettiste Jean-François Foliez, un tout terrain du monde des musiques actuelles. Ensuite, l’opportunité de l’enregistrement pour le label Igloo va enrichir l’instrumentarium du groupe grâce à l’apport du tromboniste Adrien Lambinet, sur Flow My Tears de Dowland,  de Joannie Carlier au basson, impressionnante de virtuosité  sur Come Away, Come Sweet Love de Dowland, on la retrouve aussi sur The Three Ravens de Thomas Ravenscroft et Un Satyre Connu de Gabriel Bataille, et enfin du percussionniste Etienne Plumer dont le jeu efficace et tout en nuances sur Lida Spina del Mio Corede Monteverdi mériterait d’être étendu à d’autres titres. 

Le premier album de Music 4 A While compte dix titres, un peu plus de cinquante minutes de musiques enregistrées qui révèlent les premiers pas d’un concept déjà expérimenté par d’illustres ancêtres comme le Modern Jazz Quartet ou encore  Dave Brubeck. Sauf qu’ici, la bonne idée vient du choix des compositeurs et des titres. Le pari est en grande partie réussi, même si, comme souvent, le temps et la rencontre avec les publics permettront d’élaguer les excroissances, de ciseler certaines expressions et d’atteindre la voix juste d’une musique devenue intemporelle. La musique, n’est-elle pas par excellence cette expression artistique qui tutoie l’invisible et se moque des frontières de l’espace-temps?"

Philippe Schoonbrood jazzaround 27 juin 2013 Le site Jazzaround

 

 

 

 


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